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segunda-feira, 9 de maio de 2011

Sobre o Comércio da Poesia, e a Ilíada

La transmission de la fausse grandeur à travers les siècles n'est pas particulière à l'histoire. C'est une loi générale. Elle gouverne aussi par exemple les lettres et les arts. Il y a une certaine domination du talent littéraire sur les siècles qui répond à la domination du talent politique dans l'espace; ce sont des dominations de même nature, également temporelles, appartenant également au domaine de la matière et de la force, également basses. Aussi peuvent-elles être un object de marché et d'échange.

L' Arioste n'a pas rougi de dire à son maître le duc d'Este, au cours de son poème, quelque chose qui revient à ceci: Je suis en votre pouvoir pendant ma vie, et il dépend de vous que je sois riche ou pauvre. Mais votre nom est en mon pouvoir dans l'avenir, et il dépend de moi que dans trois cents ans on dise de vous du bien, du mal, ou rien. Nous avons intérêt à nous entender. Donnez-moi la faveur et la richesse et je ferai votre éloge.

Virgile avait bien trop le sens des convenances pour exposer publiquement un marché de cette nature. Mais en fait, c'est exactement le marché qui a eu lieu entre Auguste et lui. Ses vers sont souvent délicieux à lire, mais malgré cela, pour lui et ses pareils, il faudrait trouver un autre nom que celui de poète. La poésie ne se vend pas. Dieu serait injuste si l'Énéide, ayant été composée dans ces conditions, valait l'Iliade. Mais Dieu est juste, et l'Énéide est infiniment loin de cette égalité.

Simone Weil, L'Enracinement, p. 293-4
Gallimard, Paris: 1949.

terça-feira, 15 de fevereiro de 2011

How can one remember thirst?


[Sans Soleil, 1983, assistir 4´20"-4'45"]

I will have spent my life trying to understand the function of remembering, 
which is not the opposite of forgetting, but rather its lining. 
We do not remember. We rewrite memory much as history is rewritten.
How can one remember thirst?” 

[Chris Marker, produtor do filme Sans Soleil, 4´20"-4'45"]

"Você encontrará à esquerda das moradas do Hades uma fonte,
junto a ela está um cipreste branco.
Desta fonte não chegue perto.
E encontrará outra, do lago da Memória
escorrendo água fria, e os guardiães estão à frente dela.
Diga: 'sou filho da Terra e do Céu estrelado,
mas minha raça é celeste, isso vocês próprios sabem.
Estou seco de sede e pereço: então, dêem-me rapidamente
água fria que escorre do lago da Memória.'
Estes lhe darão de beber da fonte divina;
deste momento em diante você reinará entre outros heróis".

Lâmina de Petélia. Tradução de Gabriela Gazzinelli. In: GAZZINELLI, Gabriela Guimarães. Fragmentos órficos. Belo Horizonte: Editora UFMG, 2007, p.74.


"...toda alma humana, por natureza, tem contemplado a realidade, ou não viria para este <corpo> animal. Recordar, porém, das coisas dali não é fácil a toda alma: nem à que, então ali, quantas coisas viu rapidamente; nem à que, ao cair aqui, desgraçou-se _como ao voltar-se à injustiça por certas associações_ esquecendo das coisas santas que viu então. Restam poucas <almas> nas quais está presente memória suficiente. Estas, quando quer que vêem algo semelhante às coisas de lá, são aturdidas e não mais são <donas> de si mesmas, mas ignoram esta afecção por não a distinguirem suficientemente." [Fedro, 249e-250a, tradução minha]

...πᾶσα μὲν ἀνθρώπου ψυχὴ φύσει τεθέαται τὰ ὄντα οὐκ ἂν ἦλθεν εἰς τόδε τὸ ζῷονἀναμιμνῄσκεσθαι δὲ ἐκ τῶνδε ἐκεῖνα οὐ ῥᾴδιον ἁπάσῃοὔτε ὅσαι βραχέως εἶδον τότε τἀκεῖοὔθ᾽ αἳ δεῦρο πεσοῦσαι ἐδυστύχησανὥστε ὑπό τινων ὁμιλιῶν ἐπὶ τὸ ἄδικον τραπόμεναι λήθην ὧν τότε εἶδον ἱερῶν ἔχεινὀλίγαι δὴ λείπονται αἷς τὸ τῆς μνήμης ἱκανῶς πάρεστιναὗται δέὅταν τι τῶν ἐκεῖ ὁμοίωμα ἴδωσινἐκπλήττονται καὶ οὐκέτ᾽<ἐναὑτῶν γίγνονται δ᾽ ἔστι τὸ πάθος ἀγνοοῦσι διὰ τὸ μὴ ἱκανῶς διαισθάνεσθαι.

Cette théorie de la réminiscence est orphique, à preuve "l'eau froide qui jaillit du lac de la Mémoire". Ces mots de réminiscence et de mémoire, quel en est le sens? Il est clair dès qu'on porte son attention sur l'image elle-même, ce qui'l faut toujours faire pous les comparaisons. Si j'ai eu une pensée...deux heures après... orientation de l´attention à vide, quelques minutes; vers du vide, mais vers du réel. Puis la chose est là soudain, sans erreur possible. Je ne la connaissais pas, et maintenant je la reconnais comme étant ce que j'attendais. Fait quotidien, et mystère insondable.

WEIL, Simone. Dieu dans Platon. In: Oeuvres complètes. IV, Écrits de Marseille. Paris: Gallimard, p.111-112.